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Galerie des femmes
Le silence qui parle de Ruguy Wellez
Exposition de peinture Le silence qui parle de Ruguy Wellez
Vernissage mercredi 2 avril à partir de 19h
Exposition du mardi au samedi de 14h à 19h
« Quand j’ai découvert l’art et la peinture chez Emmaüs, j’ai ressenti le besoin de faire mienne la peinture. J’ai acheté des toiles en grand nombre, au point d’en cacher pour ne pas me faire réprimander par ma famille car notre situation financière était très précaire. Cette proximité avec les œuvres m’a donné envie de peindre moi-même sans pour autant savoir dessiner.
J’ai commencé la peinture en 2019, quelques mois plus tard. Dans mon sommeil, une voix m’a dit que les œuvres n’étaient pas de moi, que Dieu me les avait données. J’ai d’abord créé des portraits avec des expressions de colère, dessinés sur papier, puis ma pratique s’est étendue à des compositions sur toiles, où évoluent des personnages humains et animaux. Mon travail s’enracine dans la culture africaine ainsi que dans son art sacré et s’inspire de notre société actuelle. L’art sacré africain, habituellement représenté en bois et en terre cuite, arrive à moi sous forme de peinture et d’art contemporain.
Mon travail représente tout ce qui m’a agacée, perturbée et ce dont j’ai rêvé durant des années : la violence faite aux femmes, la guerre, la dictature, les croyances, qui dans mon pays la plupart du temps tournent à l’assassinat, pour les plus fragiles et vulnérable. L’immigration, esclavage etc… Un monde de paix et de liberté, de tolérance, un monde sans soumission etc…
La peinture m’amène loin. Loin de ce passé terrible qui me colle à la peau, de ces souvenirs qu’on n’a pas envie d’évoquer. La peinture m’apaise et m’accompagne là où on ne me pose pas de questions et où je suis simplement bien. On traverse les épreuves à deux. » Ruguy WellezRuguy Wellez est née à Bissau en 1963 et est arrivée en France en 1984. Cette période fut la plus sombre et la plus dure de sa vie. Elle fera plusieurs métiers : femme de ménage, employée de maison, femme de chambre ou encore gérante de commerce. Elle crée finalement une entreprise d’aide à domicile et d’insertion.
Elle élève quatre enfants à Pantin puis à Romainville, ville où elle vit toujours. Elle est autrice, compositrice et interprète de quelques chansons. Elle enregistrera d’ailleurs une chanson au moment où Paris est attaqué qu’elle intitulera Ruguy : Je ne rêve plus et qu’elle diffusera sur YouTube. Elle écrit un roman autobiographique intitulé L’enfant de l’ombre qui est toujours en cours d’écriture.
Elle est peintre autodidacte et possède environ 2000 œuvres. Elle ne vient pas du monde de l’art et rencontre beaucoup de difficultés à présenter son travail. Malgré cela, grâce à sa ténacité, elle exposera dans un centre d’animation et fera sa seconde exposition à l’occasion d’une journée portes ouvertes à la fondation Fiminco où elle est invitée par un résident, Monsieur Nicolas Faubert.