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Galerie des femmes
Œuvres évadées de Zehra Doğan
Zehra Doğan, artiste plasticienne, autrice, journaliste kurde, militante fervente pour la liberté des femmes et les droits des Kurdes, a été emprisonnée en Turquie durant 600 jours, entre 2016 et 2019. Elle a créé de nombreuses œuvres poignantes, dont cette exposition offre une large sélection.
Vernissage mardi 5 novembre à partir de 19H L’artiste dédicacera son livreZehra Doğan, artiste, autrice, journaliste kurde, a été incarcérée à deux reprises en Turquie, entre juillet 2016 et février 2019, sous l’accusation de terrorisme, comme plus de 150 journalistes après le coup d’Etat de juillet. Elle réside aujourd’hui à Londres. Le Pen Club international, ainsi que de grands artistes, le peintre dissident chinois Ai Weiwei, l’artiste de rue américain Banksy l’ont soutenue.
Durant ces 600 jours de détention et la période intermédiaire de contrôle judiciaire, elle n’a cessé de travailler et de créer, en proximité avec les autres femmes emprisonnées . L’exposition Œuvres évadées rassemble une importante sélection des œuvres ainsi produites.L’EXPOSITION
“La période clandestine” comprend des œuvres réalisées en 2017 à Istanbul, où Zehra s’était réfugiée en attente de décision de la Cour d’appel. Dessins, peintures, décrivent les exactions dont Zehra fut témoin en 2015, comme journaliste, lors des couvre-feux déclarés dans les villes kurdes, dans l’Est de la Turquie.
“La période d’emprisonnement” donne à voir des œuvres réalisées alors qu’aucun matériel artistique ne lui était autorisé. Zehra s’exprime par tous moyens. Elle obtient des pigments en utilisant des produits alimentaires, des moisissures, déjections d’oiseaux, ou encore le sang menstruel. De ses pinceaux de plumes, de cheveux de ses co-détenues, elle crée sur tous supports disponibles. Emballages, papier cigarette, dos de lettres, draps, taies, vieux vêtements. Elle poursuit son expression écrite et dessinée, pour que ses pensées, celles de ses amies, puissent “s’évader comme des branches de lierres, venir jusqu’à nous à l’extérieur, et y faire éclore de belles fleurs”.« Découvrir l’œuvre de Zehra est une conversation, une prise de conscience. Elle nous donne en toute simplicité une leçon de résistance, souligne Naz Öke, son amie, journaliste turque vivant en France. Zehra se nourrit de sa culture kurde, des luttes des femmes. De sa plume, ses pinceaux, coule un propos universel, collectif et féministe, plongeant ses racines dans l’Histoire et archivant le présent. La femme est omniprésente dans l’œuvre, qu’elle soit textuelle ou visuelle. »
LE LIVRE
Durant cette période, Zehra Doğan a écrit de nombreuses lettres à son amie. Celles-ci sont publiées dans le livre Nous aurons aussi de beaux jours (des femmes-Antoinette Fouque, traduction de Naz Öke et Daniel Fleury), en librairie le 31 octobre 2019.
Zehra Doğan est aussi l’autrice de Les yeux grands ouverts (éditions Fage, 2017).Soirée de solidarité avec Zehra Doğan
Vendredi 15 novembre à 19h
Soirée consacrée aux écrivains persécutés dans le monde à l’occasion de la Journée mondiale des écrivains en prison avec Pen ClubPlus d’informations sur Zehra Doğan
Vous pouvez visiter son site
Lire le dossier spécial Zehra Doğan dans le web magazine Kedistan
et l’article Zehra Doğan et le sang répandu des Kurdes dans le même magazine
La suivre sur Facebook en français, anglais, turc : @freezehradogan
et sur Twitter en turc : @zehradoganjinha
Voir la vidéo de Zehra en train de réaliser une peinture murale en solidarité avec le Rojava